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trouvaient, trois hommes autour d’une grande table. Dans un coin, un large banc disparaissait sous les vêtements des visiteurs. La jeune femme en un tour de main eut transporté tout cela dans la chambre du fond. On apercevait, dans cette unique chambre, dans un ber, un bébé joufflu profondément endormi. Au mur, en arrière on voyait un crucifix, un tableau de la Sainte Famille en couleurs très vives et un petit miroir avec une grande cassure au milieu.

Olivier s’assit sur le banc, et plaça sa sœur près de lui. Michel resta debout, roulant sa petite tuque entre ses doigts.

— Eh bien, Michel, qu’est-ce que tu attends ? Place-toi près de moi, ou près de Josephte. À ton goût.

— Oui, monsieur. Merci monsieur, fit le petit, les yeux baissés, un peu honteux. Il s’approcha lentement et vint s’asseoir près du jeune homme.

Olivier le regarda, étonné. La gêne de l’enfant commençait à l’intriguer. Quelle différence avec l’assurance que le petit avait témoignée à sa première visite à la maison de la grand’mère !

La jeune femme revint bientôt, traînant une sorte d’établi de menuisier qu’elle installa en face du jeune homme et des enfants. Elle recouvrit cette soi-disant table d’un vieux tapis rouge en toile, tout fané, mais d’une méticuleuse propreté. Olivier sourit avec sa bonne