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— Oh ! Alec ! arrêtez, s’il vous plaît. Je crois reconnaître le petit garçon qui est là assis près d’un arbre… Oui, oui, c’est Michel… Oh ! vite laissez-moi aller…

— Bien, ma petite demoiselle… C’est cela, vous voulez descendre… Attention, le marchepied est haut pour vous…

Mais Josephte était déjà à terre et se dirigeait avec empressement vers le gamin, qui la regardait venir bouche bée, n’en pouvant croire ses yeux.

— Michel !… C’est toi, Michel !… Que je suis contente !… Mais qu’as-tu donc ? Tu ne me reconnais pas ?

Le petit garçon fit signe que oui, mais sans la regarder. Il ramassait le sac en tapis qu’il avait déposé près de lui, le chargeait sur son dos et se dirigeait, en silence toujours, vers le chemin. Josephte le suivit, puis elle marcha soudain très vite de façon à pouvoir le dépasser et faire volte-face tout à coup. Elle lui barra la route.

— Michel, tu ne passeras pas avant de me dire ce que tu as contre moi.

— Je n’ai rien, répondit le petit garçon, en soupirant, les yeux à terre.

— Alors, pourquoi n’oses-tu pas me regarder en faisant ce mensonge ? répliqua la petite fille, un peu indignée.

— Un mensonge, cria l’enfant en se redressant. Jamais, non jamais, je ne mens… Laissez-moi passer, mademoiselle.