Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ajouta-t-elle plus bas, en regardant ironiquement son frère, qui s’inclina en riant. La bonne humeur du jeune homme était visible. Ce voyage à Saint-Ours lui était plus qu’agréable, indispensable en ce moment à son bonheur. Une raillerie de plus ou de moins dans la bouche de sa sœur, bah ! qu’était-ce pour lui, aujourd’hui !

— Allons, bon voyage, mes enfants, revenez ce soir le moins tard possible, prononça la grand’mère en leur faisant signe de s’éloigner.

— Grand’mère, cria encore la voix de la petite Josephte. Ne vous ennuyez pas trop… Je vais penser à vous… souvent… Bonjour…

Le reste se perdit au milieu du bruit du fouet et des cris d’Alec, qui retenait avec peine l’élan prodigieux des chevaux, heureux de cette randonnée dans la campagne fraîche, par des chemins dont le soleil avait séché les dernières boues.

Peu de paroles furent échangées avant d’atteindre le village de Saint-Denis. Le docteur Séraphin Cherrier, dont la maison s’élevait au bord de l’eau, à peu de distance de l’église, attendait les Précourt sur le perron de sa demeure, en compagnie de sa femme. Tous