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CHAPITRE I


Le soleil filtrait sa clarté sur la propriété des Précourt, enfouie sous les arbres, sur les bords de la Rivière Richelieu, à proximité du joli village de Saint-Denis. Le toit mansardé de la vieille maison, construite en pierres des champs, accueillait volontiers la lumière qu’il faisait ensuite resplendir grâce à sa couverture brillante. Des volets bleus garnissaient en les protégeant toutes les hautes fenêtres à carreaux de la demeure. Ouvertes toutes grandes en ce tiède matin du début de mai, elles laissaient pénétrer la rumeur d’un vent léger qui agitait les arbres du beau jardin qui entourait la propriété. Le Richelieu, tout près, frémissait d’aise sous cette brise un peu forte. De petites vagues s’y pressaient, toutes en joie et porteuses de reflets bleus qu’un peu d’écume, ici et là, ornait de blanc laiteux. À peu de distance de la façade de la maison se dessinait la longue lisière du Chemin du Roi. Sa poussière fine et dorée se soulevait sous l’action du vent. Des arbustes aux larges feuilles se balançaient de chaque côté de la clôture blanchie qui délimitait la propriété des Précourt.

Des aboiements se firent entendre près de la