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de la rixe d’hier soir. Qu’en pensez-vous ? Que vous ont dit les patriotes de Montréal ? Qu’en dit M. Demers, notre curé ?

— Olivier, tous sont unanimes, partisans ou non-partisans de votre lutte, à voir dans cette bagarre malheureuse l’ouverture d’hostilités certaines et très prochaines.

— Évidemment, les faits seront invoqués contre nous. On saura si bien les dénaturer pour en arriver à des fins inavouables.

— Oui, je crois que vous prévoyez juste, Olivier. Mais… vous partez déjà ?

— Je veux faire examiner ce jeune preux par notre ami le Dr  Nelson. Puis je reprendrai la route de la maison. Ma grand’mère s’inquiétera si je reviens tard.

— Lui apprendrez-vous les circonstances qui ont entouré le léger accident arrivé à Michel ?

— Il sera difficile d’échapper à toute question, que ce soit ce soir ou demain. J’userai de toute la prudence nécessaire, vous le pensez bien.

Quelques jours plus tard, de terribles nouvelles atteignaient de nouveau les villages de Saint-Denis et de Saint-Charles. Des mandats d’arrestation étaient sur le point d’être émis, paraissait-il, contre les chefs des patriotes et les principaux membres des Fils de la Liberté. Les tories et les bureaucrates arrivaient à leurs