Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’es pas chanceux. Nous irons, dans une heure, sonner chez le Dr Nelson. J’ai besoin d’être rassuré à ton sujet. Mais raconte-moi ton nouvel accident ?

— Oh ! M. Olivier, c’est peu de chose, je vous assure. En quittant la maison de la princesse, deux soldats qui couraient m’ont renversé et ma tête a donné durement contre une borne-fontaine. Un passant est venu à moi, m’a transporté dans un magasin, car j’avais perdu connaissance ; et là, on m’a bien soigné ; même un médecin qui s’y trouvait par hasard a examiné mon œil.

— Personne ne te connaissait en cet endroit ?

— Non, personne. Et j’ai prié, supplié qu’on me laissât retourner seul à la maison, afin de ne pas inquiéter la bonne dame qui prenait soin de moi. On a fini par consentir. D’ailleurs, tous étaient terriblement excités. On venait d’apprendre que la troupe et des volontaires en grand nombre étaient allés briser les vitres à la demeure de M. Papineau et saccager l’imprimerie de M. Louis Perrault. J’entendais, du reste, comme tout le monde, les bruits affreux et les cris qu’on poussait dans les rues. Quelqu’un est entré tout à coup et a crié qu’on venait presque de tuer, à force de coups, à l’angle des rues Saint-François-Xavier et Saint-Jacques, M. Thomas Storrow Brown. Il retournait pourtant seul et bien paisiblement chez lui.