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de vous, du réconfort de votre sourire, même de votre blâme, de ne plus pouvoir tenir dans la mienne votre main si confiante, qui m’encourageait dans la marche vers une étoile si lointaine encore, celle d’un Canada délivré d’un joug odieux, avilissant, aussi immérité que défiant tout droit, tout honneur humain véritable. Vivre diminué, pour certains êtres, devient intolérable ; la mort pour le salut de tous, dans ces circonstances, semble un bienfait.

J’ai maintenant, ma chérie, deux services à vous demander. Je sais si bien que vous me rendriez tous les services, si je vous en priais au nom de notre amour. Voici : Toujours sous l’impression de l’approche, du frôlement même par instants, d’événements décisifs, je pense, Mathilde, à assurer quelque peu le bien-être de ma petite Josephte ; je pense également à répondre, dans la mesure du possible, aux responsabilités que j’ai encourues vis-à-vis de Michel, notre petit messager, dont vous connaissez l’affection de bon caniche pour moi.

Oh ! ce que je vous prie d’accomplir, et seulement, rappelez-vous, si les circonstances vous y obligent, n’est pas ardu, mon amie, non, et votre intelligence y verra clair tout de suite. D’abord, je vous demanderai de voir une de mes connaissances, le notaire Chevalier de Lo-