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XV. — L’ORAGE GRONDE SUR LA VALLÉE


Olivier ne quitta plus Saint-Denis à partir de l’assemblée de Saint-Charles. Il avait beaucoup à faire concernant ses magasins, où s’entassaient les grains. La récolte de l’année avait été excellente, mais le marché se ressentait de la gravité des événements politiques. Tout semblait se paralyser. Les commandes n’affluaient pas. Les offres venues des États-Unis, si elles étaient acceptées, accuseraient une baisse énorme dans le prix de vente. Aucun profit n’était à espérer. Le jeune homme devait faire face à une correspondance considérable.

En outre, plus il observait sa grand’mère, plus il constatait qu’elle devenait fébrile, exsangue, telle une flamme se ranimant puis s’éteignant sans cesse. Un air de détachement, de sérénité triste enveloppait ses traits délicats. Olivier notait en tressaillant son état d’esprit, parfois lointain, parfois semblant planer au-dessus des contingences de ce monde. Les tristes et définitives séparations sonnaient-elles donc