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Édouard Rodier raconta de façon amusante, à son ordinaire, la rencontre, vers trois heures dans l’après-midi, rue Notre-Dame, entre Jones, ses amis, et Desrivières et Giard, ce jeune avocat que prisait le bon Rodolphe. Jones, malgré sa haute taille et son poids énorme, aurait eu le dessous dans la bataille. Si des amis, communs des deux combattants, n’eussent séparé ces géants de la mauvaise entente. « Rodolphe a cogné dur, en cette lutte homérique. Quels poings ! Quelle fougue ».

— Alors. Rodolphe, vous êtes satisfait d’avoir assommé proprement votre adversaire ? demanda en riant Olivier.

— Mais, oui, répondit celui-ci, revenu à son humeur débonnaire depuis qu’il avait lavé son affront. Et cela, pour la bonne raison que tout n’est pas fini, Olivier. J’aurai mon dessert, demain. Nouvelle bataille à l’horizon ! Bravo !

— Comment cela ?

— Desrivières s’attend à recevoir les témoins de Jones, demain, expliqua Rodier. C’est du moins ce que ce dernier lui a crié avant de perdre à demi conscience sous les coups du bouillant Achille : « Nous nous battrons au pistolet, Monsieur le Patriote, a hurlé le Dr  Jones. Et demain !

— Un duel ? Voyons, Rodolphe, fit Olivier, en souriant. Au moment où nous avons tout à faire !

— Pourquoi pas ? fit celui-ci. D’autant plus que je ne l’ai pas demandé, sinon un peu cher-