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— J’ai en effet calqué la nouvelle société des Fils de la Liberté sur ce groupement des Américains, en 1777. Ai-je eu tort ? Notre indépendance politique vaut bien la leur.

— Mais oui, mais oui, s’écrièrent tous nos compagnons.

— Notre organisation sera à la fois civile et militaire, reprit encore Amédée Papineau. Les civils parleront et écriront ; les militaires, eh bien ! si l’on en vient à quelque fâcheuse extrémité, montreront de l’éloquence par la bouche de leurs fusils, sinon des canons.

— Vous serez le grand général de la division militaire, mon cher Storrow Brown, dit gaiement Rodier. Cela vous ira comme un gant, ce généralat un peu improvisé mais nécessaire.

— En effet, dirent-ils tous en souriant.

Thomas Brown hocha la tête, sourit, mais ne répondit pas.

— Il nous faut une assemblée nombreuse pour lancer ce projet, reprit Amédée Papineau. En outre, elle sera tenue dans un endroit public connu.

— Rodier, fit Perrault en riant, vous êtes notre bouche d’or canadienne, préparez-vous à électriser la foule !

— À titre de revanche, mon ami, répliqua celui-ci.

— Si nous fixions la date du 5 septembre pour cette assemblée ? demanda Amédée Papineau.