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père espère la voir devenir raisonnable, surtout si elle ne me revoit plus… ce qu’elle a dû promettre. Seulement, si les circonstances et non la volonté de l’un ou de l’autre nous rapprochent, nous pourrons échanger quelques mots… Concession importante ! Je suppose que la douleur sincère de Mathilde a fini par toucher notre ambitieux et servile parent… Puis il a aussi promis, figurez-vous, de me recevoir de nouveau chez lui si je consens à embrasser sa foi bureaucratique… Peuh !

— Mon pauvre Olivier !

— Naturellement, Mathilde, qui me connaît et me sait incapable de cette sorte de trahison, me recommande la modération, le sacrifice de quelques démarches trop retentissantes. Je suis prêt à la satisfaire… pourvu…

— Pourvu ?

— Que les événements ne se compliquent pas trop. Hélas ! même pour l’amour de Mathilde, je ne saurais m’empêcher de défendre, si on l’attaque par trop, mon pauvre pays pressuré, méprisé, poussé aux abîmes.

— Comptes-tu me quitter pour longtemps ?

— Quelques semaines. Et encore, je m’échapperai bien pour quelques jours.

— Au fait, tu ne sais pas encore que ta sœur Marie vient de prendre, elle aussi, une décision aussi rapide que surprenante.

— Oui ?