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sant contre son frère, donne-lui la permission de onze heures. Je l’ai obtenue, moi. Puis, il fait si chaud, si clair, ce soir. Regarde quelle belle lune danse sur le Richelieu !

— Pas une seconde de plus, par exemple. Tu entends, Josephte ? Ton compagnon doit obéir avec la promptitude du soldat. À onze heures et cinq, il devra être au lit.

— Merci, monsieur Olivier, fit Michel, qui regardait avec affection la bonne petite Josephte qui sautait de joie, après avoir embrassé son frère.

Olivier entra au salon et s’approcha de sa grand’mère. Elle reposait sur le divan. Il prit sa main puis s’assit tout près d’elle.

— Alors, mon grand, dit doucement la vieille dame, tu as reçu un mot de Mathilde. Ce Michel est arrivé à ses fins. Il a déjoué toute surveillance.

— J’ai recouvré la paix. La lettre de ma fiancée est telle que je la désirais, grand’mère.

— Ah !

— Oui. Celle qui me désespéra, il y a huit jours, lui avait été dictée par son père.

— Tout de même…

— Sans doute, je ne suis pas devenu et ne deviendrai jamais le gendre rêvé par le cousin Perrault. Mais Mathilde me dit que son entrée au couvent est remise à cet hiver… D’ici là, son