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répartit avec plus de douceur Olivier. Docteur, si vous le permettez, j’entrerai quelques instants chez vous. Je suis en dette… Je veux solder les frais de voyage de mon jeune déserteur, n’est-ce pas ?

— Rien ne presse, mon ami. J’irai tout probablement, demain, faire une petite visite à votre grand’mère. Elle va de mieux en mieux, j’espère ?

— Je le crois. Mais les nuits sont mauvaises. L’oppression augmente, dirait-on, aux heures du matin.

— Que voulez-vous ? Nous sommes ainsi, les vieilles gens, entre ciel et terre, le plus souvent…

— Ne parlez pas ainsi, de grâce !

— Je me tais, forcément. Me voici à la maison… Tiens, ma chère vieille femme m’aperçoit… À demain, Olivier. N’avez pas cet air soucieux. Votre grand’mère a une énergie qui la maintiendra encore quelque temps parmi nous. Puis, vous en prenez un tel soin. Et du moment que rien de trop tragique ne survient à ses petits-enfants… Au revoir, Michel. Tu as été un bon petit compagnon de voyage… Oh ! Olivier, les affaires politiques ? Ça va de mal en pis. Le parlement est dissous depuis le 28.

Dès que le docteur Cherrier se fut éloigné, Olivier Précourt mit sa main sur l’épaule du petit garçon.