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d’Angleterre, elle aurait excusé le geste imprudent de son petit-fils, au lendemain d’une terrible nuit d’angoisse.

« Geste imprudent ? Non, non, se disait Olivier, mais bien décision spontanée d’un cœur qui ne veut pas perdre un trésor sans prix. Puis… se répétait aussi Olivier, notre secret nous laisse de la latitude. Je ne le trahirai jamais le premier. Quant à Mathilde, et je le lui dirai demain, elle en usera en toute liberté… Ainsi, conclut Olivier, dont le front se rassérénait, tout n’est pas aussi grave que l’écrit ou le craint grand’mère. Je suis prêt, sans doute, à verser jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour que mon pays retrouve sa liberté, et alors Mathilde, si je meurs, redeviendrait libre… Mais, moi vivant, personne, non personne, ne me l’enlèvera. Ah ! ah ! Grand’mère ne m’a pas encore entendu sur tous ces événements. Je serai près d’elle au mois d’août. Je la convaincrai bien de l’opportunité du geste qu’elle me reproche. »

La lettre de la petite Josephte fit rire beaucoup le jeune homme. Elle le toucha aussi. Voici ce que lui disait entre autres la fillette qu’il adorait :

« Tu sé, l’autre jour, jé vu Marie Laçasse et bien dotres petite fille qui ont di quels voulait