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— Michel ! reproche Olivier.

— Ne vous fâchez pas, monsieur, mais vous le savez bien que je ne suis qu’un orphelin abandonné et sans un sou qui vaille… Mais ne me regardez pas ainsi, je ne suis pas malheureux, allez, de tout vous devoir, tout, tout, tout, continua plus bas l’enfant, bien ému.

— Michel, si tu reparles encore de ces choses, et sur ce ton, je te mets à la porte de mon appartement. Et tu y reviendras… tard, je t’en réponds.

— Bien, monsieur, je me tais…

— Lis ta lettre, petit fou. Josephte sera mécontente d’apprendre ton peu d’empressement à l’égard de son mot.

Le silence régna de nouveau dans la chambre.

Et voici la lettre qu’Olivier Précourt recevait de la grand’maman qu’il chérissait et vénérait à l’égal de Mathilde :

« Mon cher enfant,

« Je suis un peu déçue. Il me semble que tu aurais dû revenir avec Marie, qui m’est arrivée hier de Montréal. Tu aurais pu retourner tout de suite, d’ailleurs, et si facilement. Ne sommes-nous pas dans la belle saison ? Non que ta sœur ait manqué de compagnes de voyage : Madame de Saint-Ours et les filles de M. Debartzch prenaient le même bateau qu’elle. Ce que tu savais, sans doute.