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un peuple de lâches et d’esclaves, » se répétait Olivier Précourt, dont les mains se serraient.

Puis, sa physionomie rageuse changea. Un peu d’attendrissement parut dans ses yeux, tandis qu’il brisait le cachet de la lettre que lui envoyait sa grand’mère. Deux feuillets s’en détachèrent. Ils étaient couverts d’une grosse écriture. Olivier s’en amusa. Les deux feuilles étaient signées par la petite Josephte et l’une portait le nom de Michel Authier.

— Michel, fit-il, il y a un mot pour toi. Viens le prendre. Vite !

— Pour moi ? fit le garçonnet, étonné.

— Josephte ne l’oublie pas. C’est elle qui t’en assure sur cette feuille.

— Merci, monsieur. C’est la première fois de ma vie que je reçois une lettre. Comme ça fait plaisir ! Le cœur me bat.

— Parce que tu reçois une lettre, ou parce que cette lettre est de Josephte ? fit Olivier, taquin.

— Je ne sais pas, monsieur. Tout cela est si nouveau pour moi. C’est égal, votre sœur est bien gentille d’avoir pensé à écrire à un petit pauvre comme moi.