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IX. — DEUX LETTRES


En entrant dans sa chambre, à l’hôtel Rasco, un soir orageux de juillet, Olivier Précourt vit venir au-devant de lui le petit Michel. L’enfant avait l’air joyeux.

— Qu’est-ce qui se passe, Michel ? Tu as l’air tout chose.

— Monsieur Olivier, il y a beaucoup de lettres qui vous attendent. Vous allez être content.

— Je l’espère, mon petit.

Quel changement dans l’attitude et les manières du petit orphelin qu’Olivier avait adopté quelques semaines auparavant. Vêtu avec une certaine élégance, il savait maintenant se présenter dans les réunions organisées par son protecteur. Il souriait et parlait peu. Discret par nature, il évitait avec adresse les questions qu’on lui posait sur les agissements des patriotes dont il était entouré. Il observait, par contre, avec une constance et une perspicacité étonnantes pour son âge. Les rendez-vous d’Olivier Précourt et de la belle Mathilde Perreault, de « la princesse », comme l’enfant continuait de l’appeler, n’avaient pas de plus