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— Mais… est-ce que Michel ne pourrait y voir pour vous ? Au fait, que fait-il, ce Michel ? Je ne l’ai pas vu depuis mon retour de la promenade. Il a pourtant l’habitude de venir s’enquérir s’il y a ou non des messages à porter ?… Vous froncez les sourcils ? Qu’y a-t-il ?

— Il y a que Michel m’est revenu vers trois heures, cet après-midi, dans un état déplorable. Sa figure portait des écorchures, ses mains aussi. Et quels yeux tristes et effrayés ! Naturellement, je l’ai questionné, puis sommé de parler. « Que s’était-il passé ? Où avait-il été ? » Silence, mon cher. Et impossible de tirer une parole de cet enfant, quoi que je dise. Je ne le croyais certes pas entêté, en outre d’être querelleur et cachottier. J’en suis mécontent, vous savez.

— Pauvre Michel ! fit Olivier doucement, les yeux au loin.

— Naturellement, vous l’excusez. Cet enfant vous ensorcelle, ma parole.

— Plus que vous ne croyez, Docteur. Voulez-vous me l’envoyer dans deux heures d’ici ? Pour une fois, il se couchera un peu tard… ou il couchera près de moi, tout simplement. De la sorte, vous ne serez pas dérangé.

— Écoutez, Olivier, je ne comprends rien à tout cela. Vous voulez voir Michel, très bien, mais le petit ne veut pas vous voir, lui. Il m’a demandé, des larmes dans la voix, de ne plus