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gerais d’idée.

— Peut-être, mais je ne le suis pas.

— Et ta grand’mère, elle a une perruque, dis, des lunettes, une canne ? Elle prise aussi ?

— Pas du tout. Elle a de beaux cheveux blancs et pas de perruque. Cependant, elle a des lunettes et… une canne. Mais elle ne la prend jamais quand mon frère Olivier est ici. Il dit toujours : « Allons, grand’mère, le bâton de vieillesse que je suis, désire remplacer votre vilaine canne. Prenez mon bras. »

— Tu as de la chance d’avoir une belle grand’mère, et un frère qui rit et parle si bien. Dommage que vous n’ayez pas besoin d’un petit commissionnaire. Je resterais volontiers ici.

— Oui, mais tu sais, il y a aussi… ah ! voici ma sœur Marie… Et tu ne peux te sauver… Oh !

Une jeune fille de vingt à vingt-trois ans pressait le pas du côté des enfants. Elle avait de beaux traits, une démarche distinguée, mais ses avantages physiques s’effaçaient devant la morgue de la jeune fille. Lorsque, parfois, elle jugeait bon de s’observer, mais tel n’était pas ici le cas, elle s’enveloppait d’une indifférence polie qui donnait un peu le change. Et si, par extraordinaire, elle voulait plaire, elle faisait preuve d’une grâce mondaine parfaite, un peu