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— Olivier !

— Alors, c’est bien vrai, vous aimez ce capitaine, cet Anglais, qui ne vous quitte plus… Vous étiez venue le rencontrer ici, cet après-midi ?

— Pensez ce que vous voulez à ce sujet, Olivier, fit la jeune fille, avec tristesse, et en passant avec lassitude la main sur son front. Elle se leva.

— Bien, ma cousine. Je ne vous importunerai pas davantage. Mais permettez-moi, ajouta-t-il avec une politesse glaciale, de vous remettre en selle.

Il la suivit, détacha son cheval, installa la jeune fille de son mieux sur la bête, puis lui ayant remis les rênes, il se pencha soudain et baisa sa main. Comme il relevait la tête, il vit deux grosses larmes glisser lentement sur les joues de Mathilde.

— Mathilde, cria-t-il, oh ! que signifie… ? Des larmes ?… Descendez vite de cheval… venez avec moi, sous cet arbre tout près… Il faut que nous nous expliquions.

— Je n’aurais pas cru que vous puissiez… être aussi dur… Olivier ! dit la jeune fille dès qu’ils furent assis très près l’un de l’autre.

— La jalousie me torture, Mathilde.

— Quelle confiance vous avez en moi !