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Tout à coup, il lui sembla qu’on pleurait non loin de lui ; puis, les sanglots furent couverts par les piaffements d’un cheval. Michel se leva. Bien doucement, il chercha à voir aux alentours qui se trouvait dans une telle détresse. Il recula soudain. À deux pas de lui, adossée à un arbre et pleurant, il apercevait l’amazone, la belle princesse que son cher protecteur aimait. « Mais qu’a-t-elle donc à tant souffrir ? se demanda Michel… Comment le savoir ? S’il était possible de l’approcher, sans qu’elle s’en aperçoive… La cause de M. Olivier mérite que je m’en occupe… Qu’elle est belle ; cette dame, qu’elle a l’air doux !… Et elle est vêtue de sa robe couleur du temps… comme la fille du roi dans Peau d’Âne… Oh ! J’y pense… Oui, oui, c’est cela, se dit Michel, je vais grimper très haut dans l’arbre au-dessus d’elle, et je me laisserai tomber à ses pieds… Je me ferai un peu mal… Bah ! Monsieur Olivier vaut bien quelques bosses et coupures… Allons-y. » Ce fut bien vite accompli. Quel cri poussa la jeune fille à la chute de l’enfant. Mais bien vite, elle s’agenouilla près de lui et examina ses écorchures. Une grosse branche avait frappé le petit au passage, assez violemment.

Mathilde Perrault, soudain, vit le garçonnet ouvrir les yeux et lui sourire. Bientôt il se remettait debout, essuyant avec son mouchoir à carreaux le sang qui coulait sur ses joues et ses mains.