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rie Précourt et de ses amies Debartzch. Mathilde comptait sur Olivier. Il fallait venir sans faute, n’est-ce pas ? » Et cela était signé simplement : « Votre cousine, Mathilde. »

Le jeune homme froissa la lettre nerveusement, puis la glissa dans sa poche. Les yeux à terre, il réfléchissait. L’invitation, si froidement rédigée par Mathilde, suivait de près cette malheureuse rencontre de la jeune fille escortée par un officier anglais. Olivier s’en irrita. Il n’irait pas dîner, tout d’abord, et quant à la sauterie, il s’y rendrait tard. De la sorte, il donnerait à son rival heureux le temps de faire sa cour… La jalousie lui pinçait le cœur.

— Michel, reprit Olivier d’un ton lassé, viens avec moi. J’écrirai un mot au bureau d’affaires où je vais. Tu le porteras chez la belle dame que tu as vue tout à l’heure…

— Oui, monsieur.

Et l’enfant se prit à soupirer.

— Qu’est-ce tu as, petit ? J’ai été brusque, il y a quelques instants. C’est cela ? Bah ! ne fais jamais attention à mon humeur. Le cœur n’y est pour rien.

Olivier se prit à sourire en caressant la tête du garçonnet.

— Oh ! monsieur Olivier, qu’est-ce que vous dites là ? Vous, être brusque ?… C’est impossible. Mais vous avez du chagrin, peut-être ?