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— Et si vous subissez la défaite, à quoi vous aura servi, non pas votre héroïsme, dira-t-on alors, mais votre témérité ?

— La défaite ne sera que momentanée. L’on finira par ouvrir les yeux autour d’événements qui mettront fin à cette opinion que nous sommes un peuple inférieur, prêts à toutes les abdications, heureux de devenir des Anglais, au mépris de nos fières traditions françaises. Monsieur, vous avez la même âme résolue, digne et claire de nos compatriotes, je le sais. Vous pensez comme nous, vous êtes avec nous.

— Je ne quitterai jamais le terrain constitutionnel.

— Chacun son genre de lutte.

— Vous êtes un avocat, pourtant. Et vous savez plaider, je le constate.

— Monsieur, ma grand’mère, que vous connaissez, je crois, et dont l’esprit est pénétrant, me répète souvent : « Ta tête et ton cœur, mon enfant, ne sont jamais d’accord. Ce que tu penses n’est rien auprès de ce que tu ressens, je suppose… Une sorte de feu intérieur fait rage et dévore ton être… »