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pensais comme toi. Mais ce qui me paraît digne d’attention, c’est que mon danseur a ajouté : « Mon ami est plein d’espoir. Il gagnera le cœur de la belle Mathilde Perrault, car le papa de celle-ci est pour lui et a promis de plaider sa cause. Il aime vraiment mes compatriotes, ce M. Perrault, vous savez, mademoiselle. »

Olivier se leva. Sa physionomie exprimait une hauteur dédaigneuse. Et n’eût été la pâleur de son visage, bien perspicaces eussent été ceux qui auraient deviné son trouble intérieur.

— Grand’mère, dit-il, en se penchant pour embrasser la vieille dame, je vous quitte. Si Marie et moi partons demain matin… il faut nous hâter.

— Oh ! si vite que cela, Olivier ? dit la grand-mère.

— Vous voyez bien que cela devient pressant, qu’il s’agisse d’affaires matérielles ou… de cœur.

La grand’mère pressa la main du jeune homme, mais chercha en vain à rencontrer son regard. Elle soupira. Comme tout se compliquait dans la vie morale et sentimentale de son petit-fils ! Qu’adviendrait-il ? S’il lui était donné de vivre encore longtemps près de lui, peut-être pourrait-elle aplanir sinon éloigner tout à fait certaines difficultés. Hélas, elle le