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à Ville-Marie, où lui-même voyait ses derniers vœux accomplis : son installation à Montréal, il put secouer assez vite toutes sérieuses réflexions. Il retourna s’asseoir près de sa femme, et avec aisance, en souriant, prit la conversation sur un autre sujet.

— Vous ne sauriez croire, Lise, comme Montréal a changé à son avantage depuis quelques années. Je vous ai dit, déjà, que la recrue d’il y a quatre ans avait amené quantités de soldats, d’ouvriers, de défricheurs. Ils n’ont pas perdu leur temps depuis leur arrivée… Il y a bien une quarantaine de maisons à Ville-Marie, actuellement. Les propriétaires m’en ont été présentés, les anciens comme les Nicolas Godé et les Gilbert Barbier, les nouveaux comme les Langevin, les Truteau, les Le Duc… Et que de beaux soldats ! Un entre autres, que l’on dit « un des plus beaux soldats que l’on n’ait vus dans toute la Nouvelle-France ». Un héros dans la bataille, en outre, m’a-t-on appris. Il se nomme Laviolette.

— Il est de plus belle taille qu’André, mon frère ?

— À vrai dire, ils ne se font aucun tort… Lise, puisque tu me parles d’André, veux-tu