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— À moins que tu ne te maries, quelque jour. Ah ! il a besoin d’être parfait le monsieur qui viendra m’enlever ma sœur.

— Assez, Charlot, assez. Tout cela est tellement improbable. Tiens, fit la jeune fille, vois là-bas, la belle jeune femme qui vient au-devant de nous. Ici, Lise, ici, reprit plus haut Perrine, en hâtant le pas vers sa belle-sœur, que Charlot venait de rejoindre en quelques enjambées.

Dans l’après-midi, Perrine dut faire quelques visites d’adieu. Elle alla saluer et recevoir les bons avis de Mère Marie de l’incarnation ; elle s’entretint avec madame de la Peltrie, qui la chargea de messages, pour Montréal, et pour mademoiselle Mance en particulier. Elle en parlait avec la plus vive tendresse.

Perrine alla enfin frapper chez les Jésuites. Elle demanda le Père Jérôme Lalemant. Quelle confiance d’enfant, elle avait en ce haut, ferme et lucide esprit. Sa protectrice, madame Le Gardeur, lui avait vivement recommandé de s’adresser au Père Jérôme, soit de vive voix, soit par écrit dès qu’une difficulté surgirait dans sa vie. Perrine venait donc lui soumettre ses scrupules au sujet de sa présence continue chez Charlot, aux dépens peut-être du propre frère de sa belle-sœur.

Le Père Lalemant sourit du regard anxieux que Perrine levait vers lui.

— Mon enfant, dit-il, je vous vois si bien