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se disait, aussi, que la vie entraînait sans doute dans son orbite impérieux tous ceux dont la mission était d’agir, agir encore,… dussent-ils mourir demain. Elle secoua cet état dolent, se rappelant que sa vieille protectrice lui avait reproché sa tendance aux réflexions sombres. Elle regarda avec intérêt les préparatifs du départ sur la grève. Ils en approchaient de plus en plus. Tout à coup, elle aperçut André de Senancourt. Il causait avec M. de Maisonneuve. Le jeune homme aperçut lui aussi Charlot et sa sœur presque au même instant. Elle vit alors le jeune homme s’incliner devant M. de Maisonneuve, sauter dans une chaloupe et s’y affairer. Charlot ne vit rien de cette petite scène, occupé à donner la main au Père de Quen, qu’il n’avait pas encore rencontré depuis son arrivée au pays.

M. de Maisonneuve s’approcha d’eux, en souriant, chapeau bas devant la jeune fille.

— Mademoiselle Perrine, quelle bonne surprise !… Mais naturellement le plaisir d’accompagner votre frère un peu partout depuis son retour nous vaut l’honneur d’une aussi matinale visite.

— M. le Gouverneur, croyez que c’est à la demande instante de ma belle-sœur que je suis ici. Elle souhaitait se reposer avant le long voyage de demain. Il m’a fallu la remplacer auprès de mon frère. S’il s’avise de partir, je dois le retenir.

— Oui, nous partirons en assez bon nombre,