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hélas ! Tu ne le comprends que trop, mon frère ?

— Je ne veux rien comprendre… Je sens une révolte soudre en moi… Cette petite, Perrine, sa vue me fait mal… Éloigne-toi avec elle. J’ai peur de lui en vouloir toujours… Elle est cause de tout.

— Charlot, ne parle par ainsi ! Tu déraisonnes.

— Perrine, je veux voir Lise.

— Bien. Je vais appeler la Normande. Elle prendra soin des bébés. Quant à toi, baigne tes yeux gonflés. « Épargnez à votre malade toutes les émotions que vous pourrez, a dit le médecin, sinon sa vie s’en abrégera chaque fois d’autant… » On frappe, Charlot, à la porte de la maison. Ce doit être André de Senancourt. Tant mieux. Je vais te l’envoyer, tandis que je préparerai Lise à te revoir tout de suite.

— Non, Perrine. Va seulement chez Lise. Je m’occuperai du reste. Je modère mal mon impatience d’être auprès de ma femme… de la tenir dans mes bras, de l’arracher à la mort.

Charlot, le front pâle, les yeux douloureux, suivit des yeux sa sœur qui entrait chez la malade ; puis, il appela la Normande et courut ouvrir à André de Senancourt. Le médecin l’accompagnait.

— Comment va Lise ? demanda André aussitôt que Charlot eut accueilli le médecin.

— Je ne l’ai pas encore vue. Perrine ne l’a pas permis. Elle est d’une cruauté… murmura