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potion prise de bonne heure ce matin exerce son action. Elle est si brève, cette action, parfois, que je devrai me hâter… Bien, asseois-toi. Notre bonne Normande va maintenant t’apporter quelque nourriture…

— Je ne puis rien prendre. Je ne veux… que savoir ou voir Lise.

— Si, mon frère. Pour l’amour de Lise, il faut prendre des forces. Notre malade aura besoin de te voir, je te le répète, aussi bien, en apparence, que le jour où tu l’as quittée… Tiens ! voici les provisions… Hâte-toi ! Je t’en prie !

— Parle, ma sœur… Vois ! Je t’obéis.

— D’abord, Charlot, sache que ce n’est pas l’ennui causé par ton absence qui a provoqué cette maladie, mais bien un événement…

— Mademoiselle, dit soudain la Normande qui sortait de la chambre de la malade, Madame est réveillée et vous demande.

— Un instant, alors, Charlot. Je vais aller voir ce qu’elle désire… N’apparais sous aucun prétexte. Elle est si faible… J’ai ta parole ? Dis, dis, Charlot ?

— Sais-tu, Perrine, combien tu es cruelle en ce moment ?

— Je ne pense qu’à ménager notre malade.

Perrine entra dans la chambre en étouffant le bruit de ses pas.

Demeuré seul, Charlot cacha sa figure entre