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une voix grave en s’approchant de quelques hommes occupés des bagages qui devaient être transportés tout de suite au Fort.

— À deux pas de toi, André, répondit Charlot, qui remettait deux belles peaux de fourrure à un Huron, puis lui indiquait du doigt la route à suivre.

— Hâte-toi, Charlot, fit avec un peu d’impatience André de Senancourt.

— Eh bien ! répliqua Charlot en venant à André, tu te trompes si tu crois que je ne suis pas anxieux ! Je ne vis plus depuis trois jours, depuis que le terme de cette expédition affreuse se fait plus proche… Allons, en route et donne-moi des nouvelles… Lise ?… Perrine ?… Mon fils !… Mon vieil André, quel voyage j’ai fait ! Mais, fit soudain Charlot, en s’arrêtant et en regardant avec surprise son beau-frère, que signifie ton silence ?… Tu me gardes rancune de cette expédition où je n’ai pas été sans rendre service, crois-moi…

— Mon pauvre Charlot, si ce n’était que cela.

— Trêve de réticences !… Parle, André. Ton expression n’a aucune maussaderie, en effet, de la tristesse plutôt.