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dernier. Mais vous aimeriez mieux sans doute vous retirer, prendre un peu de repos ?

— Non, mon Père. L’heure est trop grave. Je vous parlerai d’abord de Ville-Marie, oh ! avec quelle joie douloureuse !… puis, vous me permettrez de réunir sous ma tente, pour une heure, le capitaine Dupuis et Pierre Radisson. Un projet m’est venu à l’esprit tout à l’heure en vous écoutant… Nous le mettrons au point sans plus tarder. Demain, nous vous le présenterons et vous l’accepterez ou le refuserez. Je vous assure que le temps presse. Nous sommes au début de mars. Dans quinze jours au plus tard, nous avons à nous mettre en route. Le capitaine me dit qu’ici les soldats et les ouvriers se mutinent de plus en plus et, en face, dans le camp des Agniers, on se prépare, j’en mettrais ma main au feu, à nous attaquer par quelque beau matin de soleil.

— Bien, Le Jeal, nous acceptons votre intervention hâtive. À demain, alors, mes amis, prononça le Père Raguenau, en conduisant Charlot vers la tente qu’on lui assignait durant son séjour à Onnontagué.

Radisson promit à Charlot de revenir dans un quart d’heure le retrouver en compagnie du capitaine Dupuis. Le visage du jeune coureur de bois resplendissait. Eh ! avec l’aide du lieutenant Le Jeal, il allait opposer à la ruse des Iroquois toute l’audace inventive