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résolus à l’assaut se font fi des plus fortes murailles.

— Évidemment. Mais l’on nous attend. Voyez. Tous s’avancent, les Pères en tête. Allons, au pas de course, Le Jeal, pour rejoindre au plus tôt notre petite garnison et ses pasteurs. »

Le soir même de l’arrivée de Charlot, il y eut une importante réunion, sous la tente du capitaine Zacharie Dupuis. Les Pères Raguenau et du Perron s’y trouvèrent. Pierre Radisson entra en bombe vers neuf heures avec une nouvelle assez inquiétante. On lui céda aussitôt la parole.

— Révérends Pères, mon Capitaine, un de nos esclaves hurons vient de nous jouer un fort vilain tour, involontairement, je le veux bien, car sa candeur égale sa stupidité.

— Mon pauvre Pierre, dit le Père Raguenau en souriant, si vous nous épargniez tout préambule sur la stupidité huronne, si vous alliez au fait tout de suite.

— Eh bien, voici, Père. Notre Huron a vu dans nos greniers des embarcations en construction, et, remarquant le profond secret dont nous entourions nos travaux, en a conclu, ah ! ah ! ah ! je vous le donne en mille, en a conclu que nous nous attendions à un nouveau déluge universel et qu’à l’exemple de Noé nous nous munissions d’arches victorieuses