raconterait aux anciens du pays les événements de Ville-Marie et s’efforcerait de savoir si le meurtre n’avait pas été commis par la jeunesse d’Onontagué.
— Me permettez-vous d’être méfiant au sujet de cette mission ?
— Certainement. Mais vous savez, Le Jeal, comme les Iroquois prennent mal la détention de leurs gens. Rien ne les rend souples comme de faire des prisonniers.
— Sans doute. Monsieur de Maisonneuve. Mais le fond perfide de leur nature sait en appeler souvent à leur finesse politique pour combiner plan de vengeance et feinte soumission.
— Enfin, s’il y a lieu, nous prendrons d’autres dispositions, lieutenant.
— N’oubliez pas alors que je suis à votre disposition. Mon expérience des nations iroquoises m’a coûté assez cher pour que je puisse aujourd’hui m’en prévaloir.
— Je m’en souviendrai, Le Jeal. Merci. Hâtez-vous maintenant de retourner auprès des vôtres.
VIII — La mission volontaire et secrète de Charlot
Novembre, décembre, janvier se passèrent en de continuelles alarmes. Agniers, Onneyouts et Onontagués ne cessaient de parlementer avec les Français, puis de s’assembler perfidement