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— Je vous en prie, Perrine. Je ne comprends que trop pourquoi mon mari ne sait qu’obéir à ses voix intérieures. L’atmosphère est tragique, ici, et un noble cœur comme Charlot veut faire face au malheur avec toutes les forces vives de son être. Mais, voyez-vous, mais…

— Parlez, Lise.

— Ce sont les mères, les épouses, les sœurs que je plains. Que pouvons-nous ? Pleurer, aimer, prier un peu… garder secrète notre angoisse…

— Lise, ceux que nous aimons, et qui exposent sans cesse leur vie pour tous, n’en demandent pas davantage, allez. Nous sommes leur refuge, leur espoir, la grande paix de leur cœur profond, une fois le péril passé.

— Perrine, je crois que Charlot a raison. Je n’étais pas faite pour cette vie d’alarmes… Mon courage faiblit sans cesse… À vous, je parlerai franchement. Parfois, je me sens mourir… Et cependant, j’aime tant votre frère, il est si bien ma raison de vivre, que je ne regrette nullement d’avoir à payer si cher la rançon de mon amour.

— Vous n’êtes pas robuste, Lise. Et votre