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des merveilles. André de Senancourt s’approcha d’elle.

— Soyez prudente, Mademoiselle.

Perrine hocha la tête. « En ce pays, opina-t-elle, les femmes doivent être habiles, pleines de ressources, sans faiblesse devant les coups de feu. La prudence vient d’elle-même pour elles, sans être tout à fait au premier rang.

— Oui, je veux croire que vous êtes sincère, que quelques femmes sont ainsi… Mais j’en ai vu tant d’autres si peu vous ressembler, conclut André de Senancourt, en s’éloignant le front sombre. Il ne quitta pas Perrine des yeux, cependant.

Soudain, la porte du hangar s’ouvrit avec fracas. Un Huron, hors d’haleine, les yeux dilatés par la terreur, s’immobilisa sur le seuil en pointant Perrine. Charlot s’impatienta.

— Parle, Huron, parle. Ma sœur a plus d’énergie que tu crois. Elle peut apprendre une nouvelle pénible.

Le Huron s’approcha et, avec une volubilité émouvante, raconta l’horrible tragédie qui venait de se passer. Charlot se prit à traduire aussitôt pour son beau-frère Senancourt et pour Perrine, le récit imagé du sauvage.

« Oui, toutes les craintes manifestées par M. de Maisonneuve et par le Huron accouru, la veille au soir, auprès de Charlot, s’étaient