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qui en imposeraient aux sauvages. Enfin, très adroitement, Lise et Perrine avaient caché autant que cela était possible les nombreuses meurtrières dont était pourvue la maison. Charlot s’en était amusé, tout en craignant pour les jolies choses. La bousculade restait possible si un danger quelconque survenait.

Après le repas, Charlot ordonna à Lise de se retirer et de dormir près du berceau de son fils. Il pria Perrine, André et ses deux domestiques, de le suivre pour explorer les alentours de la petite maison. Il y avait, à peu de distance, un excellent hangar, garni de meurtrières, qu’il voulait revoir afin d’y installer tout de suite des armes d’urgence. Mais Lise se redressa soudain et réclama sa bonne normande. Bébé Pierre dormait mal depuis la veille, et puis… elle ne se sentait pas rassurée.

— Charlot, dit-elle, je ne sais pourquoi, le cœur me bat comme à l’approche de quelque malheur. Est-ce étrange ?

— C’est la fatigue, Lise. Allez vite vous reposer. Nous vous reviendrons dans une demi-heure.

— Embrassez-moi, Charlot… Oh ! que ce pays peut être trompeur ! Comment croire, en effet, à rien de triste, en face de ce soleil si brillant et encore chaud, malgré que nous soyons à la fin d’octobre.

— Lise, dit soudain Charlot, André et moi, nous pousserons jusqu’à la Pointe-Saint-Charles. J’ai promis cette visite à Jean de Saint-Père.

— Bien Charlot. Que vous êtes remuant,