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Les aventures de Perrine et de Charlot

joute que ceci. Grand’mère, le plus jeune des deux frères, Thomas Godefroy de Normanville ressemble vraiment à un jeune grec. Il est comme Jean, son aîné, un canotier incomparable et possède l’estime des sauvages pour son adresse aux jeux. Ai-je bien répété tes paroles, Louise ?

louise couillard, riant.

Tu n’as rien omis.

jacqueline potel

Et tout cela est vrai. Je connais les jeunes Godefroy. Excepté Jean Nicolet peut-être, ou François Marguerie, Trois-Rivières ne possède pas de plus fins, de plus vaillants, de plus pieux gentilshommes. Et quels merveilleux truchements (interprètes) sont-ils tous ! Nos missionnaires affirment qu’ils parlent les langues sauvages beaucoup mieux que les sauvages eux-mêmes.

Le grave et pur regard de Marie Le Neuf s’attache sur Mme  Bourdon. L’éloge des frères Godefroy fait battre plus vite son cœur. « N’est-ce pas étrange ? » songe-t-elle… Puis, voyant que son émoi est deviné par la perspicace Marie-Madeleine, elle redevient indifférente et se lève.

marie le neuf

Chère Madame Le Gardeur, il est temps, je crois, de nous mettre en route. Vous permettrez que nous entraînions Julien dans nos fugues charitables ? Aussi Perrine et Charlot, s’ils le désirent.

perrine

J’irai avec plaisir.

(Elle se lève et glisse sa main dans celle de Marie Le Neuf.)