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Les aventures de Perrine et de Charlot

Catherine de Cordé tend la main à Marie Le Neuf, une blonde aux yeux pensifs, puis à une brune menue, un peu pâlotte, mais fort gracieuse. On la lui présente. C’est Louise Couillard, la petite-fille de Marie Rollet, Madame Hubou. Les deux jeunes filles s’installent à contre-jour.

catherine de cordé

Eh bien, petite friponne qu’as-tu à raconter ?

Elle se penche, souriante, vers sa petite-fille, assise à ses pieds.

marie-madeleine, se redressant.

Grand’mère, c’est très sérieux. Ne souriez pas ainsi. Nous avons eu une aventure, n’est-ce pas, Marie, n’est-ce pas, Louise ?

Les jeunes filles inclinent affirmativement la tête, un peu gênées de la confidence qui se prépare. Elles ont l’expérience des piquantes révélations que se permet leur amie.

catherine de cordé, s’effrayant.

Aussi pourquoi, mes petites, vous aventurer seules jusqu’ici ? Croyez-vous que je me pardonnerais si en me venant voir, il vous arrivait quoi que ce soit.

marie-madeleine, riant.

Vous n’y êtes pas du tout, grand’mère, oh ! mais pas du tout. Allons donc ! Nous n’avons couru aucun danger. Si cela était, les Iroquois mordraient maintenant la poussière. Nous…

(elle s’interrompt.)
catherine de cordé

Oh ! Oh !… Nous avons rencontré quelques preux, peut-être ? Je crois qu’il n’en manque guère au Canada.

(Elle regarde amicalement Louise Couillard.)