IX
Larmes séchées
Les deux premiers jours sont employés par les nouveaux colons à faire connaissance avec tous et à explorer les alentours. Perrine et Charlot sont accueillis avec une chaude sympathie.
Mais de nombreuses distractions ne peuvent consoler Charlot de l’absence de Julien. Et, en cet après-midi où il fait du beau soleil, pourtant, il est assis tristement sur le banc près de la maison de Jean Bourdon. Son arc et ses flèches sont à sa portée. Il est seul ; Perrine vient d’entrer, appelée par la grand’mère Le Gardeur.
Soudain, Charlot ne fait qu’un bond. Il s’élance. Julien arrive doucement. Mais qu’a-t-il donc ? Pourquoi est-il si sombre ? Pourquoi le regarde-t-il avec ses gros yeux pleins de larmes ?
Hélas ! Charlot ne comprend que trop. Avec des sanglots il se cramponne au bras du matelot : « Non, non, je ne veux pas que tu partes, Julien. Non, oh ! non. »
Ses pleurs attirent l’attention. On vient. Madame de Repentigny, accompagnée de Perrine, s’avance rapidement.
« Que se passe-t-il ? » dit-elle effrayée.
Perrine devine comme tout à l’heure a deviné Charlot. Julien doit partir. Elle entoure son frè-