Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
Les aventures de Perrine et de Charlot

débats courtois. Il y a là Louise et Marguerite Couillard, Olivier Le Tardif, Jean Nicolet, d’autres encore.

Enfin l’on convient de certains arrangements, et chacun se hâte d’amener ses invités. Il ne reste plus dans la grande salle du fort que deux groupes, celui des jésuites, lequel s’attarde auprès du gouverneur, et le second que voici ; Catherine de Cordé vient de refaire connaissance avec M.  de Saint-Sauveur. Elle se sent profondément émue de retrouver au Canada cet excellent prêtre de ses amis. Près de M.  de Saint-Sauveur se tient un couple charmant : Jean Bourdon, l’ingénieur de Québec, que tous nomment M.  de Saint-Jean, et sa jeune femme, Jacqueline Potel. Ils ne sont mariés que depuis peu. Jacqueline Potel s’est tendrement penchée sur Perrine et sur Charlot.

jean bourdon, s’adressant à Catherine de Cordé.

Madame Le Gardeur, aurons-nous l’honneur de vous recevoir chez nous ? Vous y trouverez sans cesse M.  Le Sueur, mon meilleur ami dans toute la Nouvelle-France. Il dirige en personne mes travaux d’agriculture.

catherine de cordé, hésitante.

Je ne sais si je dois vous imposer mes petits compagnons, que je ne veux pas quitter, pourtant.

jacqueline potel, timidement, sur un signe de son mari.

Mais comment donc, Madame, n’est-ce pas entendu ? Je les aime déjà beaucoup. Perrine, Charlot, suivez-moi, mes mignons.

Charlot, cependant, a une petite figure bien triste. Perrine lui demande tout bas : « Qu’as-tu ? »

— Julien m’a quitté, pour jusqu’au jour après demain, répond l’enfant. C’est trop long.