aux choux tout fumant. Près des enfants des gâteaux sont déposés. L’aubergiste s’approche. Il tient une bouteille à la main.
Vieil Ephrem, voici du cidre. Vous n’en avez jamais bu de semblable.
Merci. Je le boirai à votre santé, aubergiste.
Il est rudement bon, en effet, le petit cidre normand ! Le conducteur fait clapper sa langue. C’est un connaisseur. Il se verse un nouveau verre. Puis un autre. Tiens, la bouteille est presque vide. Mais ce qu’il est bon aussi le petit cidre normand ! Lorsqu’on se lève de table, le vieil Ephrem titube. Il aurait dû se méfier. Il n’a plus vingt ans. « Bah ! l’air me ranimera, » se dit-il.
Il confie les enfants à l’aubergiste et sort. À pas lourds, il se dirige vers le port. De beaux vaisseaux à l’ancre se balancent sous la brise.
Le lendemain, au petit jour, Perrine, qui est éveillée, entend un gémissement. Elle se redresse et tend l’oreille. D’autres gémissements se succèdent. Plus de doute, c’est le vieil Ephrem qu’elle entend. Elle se lève, s’habille et doucement pénètre dans la chambre voisine.
Qui est là ?
C’est moi, Perrine.
Oh ! ma petite, je souffre horriblement. J’ai fait une chute hier soir. Mon pied est démis, je crois.
Le vilain cidre, quel tour il me joue !