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Les aventures de Perrine et de Charlot

te ne te recevrait pas en riant. Alors voici ce que je propose. Vous resterez ici, ce soir, avec votre vieil ami. La femme de l’aubergiste, qui est la meilleure des créatures, prendra soin de vous durant la nuit. Et puis je serai là, dans une chambre voisine. Cela te va, tes yeux brillent, petite ? Allons, venez, mes agneaux. Je me fais une fête de vous garder. Nous nous séparerons demain. Je vous reconduirai chez la tante. Et nous souperons bientôt, j’ai une faim.

perrine

Nous acceptons, bon ami. Et…

Perrine, d’un mouvement preste, retire son soulier, se saisit de deux pièces d’or, et les met dans la main du conducteur. Celui-ci reste stupéfait. Il regarde Perrine, puis les deux pièces d’or. Enfin, il est secoué d’un bon rire.

le conducteur

Oh ! la petite madrée ! C’est qu’elle pense à tout. Je garde les pièces, pour que l’on t’en fasse de la monnaie, enfant. Il vaut mieux ne pas garder d’or en voyage.

Perrine est satisfaite de ce dénouement. Elle remet au conducteur les deux autres pièces d’or qui se trouvent dans son soulier gauche.

le conducteur

Maintenant, petiots, tandis que je mets ma voiture à l’abri, promenez-vous un peu. Cela vous dégourdira les jambes.

Le brave homme s’éloigne. Perrine avise un banc de pierre, adossé à un mur, et y dépose ses paniers. Puis, prenant la main de Charlot, elle marche de long en large dans la rue déserte.

Le vieil Ephrem est bientôt de retour. Tous trois entrent dans l’auberge et s’installent à une petite table où se trouvent un potage et du lard