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IV

La fuite


Lorsque la porte de la maison se referme, Perrine frissonne. Quelle tristesse de la quitter ! Le long du chemin, malgré eux, les petits se retournent souvent pour voir Offranville. Il y a des larmes dans les yeux de Perrine. Charlot est sombre, et serre bien fort la main de sa sœur. Ah ! tous deux comprennent à quel coin de terre plein de douceur ils disent adieu. Ils y sont nés, y ont grandi sous l’œil de leurs parents. Ils y ont reçu la bénédiction suprême de leur mère… De temps à autre les enfants font une halte. Il faut se nourrir et se reposer un peu. Vers la fin de l’après-midi, alors qu’ils atteignent le bourg voisin, Charlot entend le roulement d’une voiture. « Perrine, fait-il, c’est la diligence, peut-être ? »

C’est elle, en effet, c’est la voiture publique qui approche. Les petits l’attendent, confiants. Elle avance, soulevant un tourbillon de poussière. Perrine reconnaît son vieil ami le conducteur. Celui-ci, apercevant les enfants, se penche, incertain. « Mais c’est ma petite Perrine, » s’écrie-t-il soudain ! Il tire vivement sur les rênes. La voiture s’immobilise.