Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.
293
Les aventures de Perrine et de Charlot

Des cris, des rires, des exclamations couvrent sa voix. Dans le sentier à droite de la maison une petite troupe s’avance. Un enfant de neuf ans, mince, élégant, vêtu de velours, des boucles brunes encadrant sa jolie figure, s’en détache, court à la petite fille et à Mme  Le Gardeur, les bras tendus, tout rayonnant de bonheur : « Perrine, ma Perrine, Mme  de Cordé… »

Perrine ne peut bouger. La tête appuyée sur l’épaule de Mme  Le Gardeur elle croit rêver. Non ! ce n’est pas possible ! Ce petit homme, vêtu comme un prince, ce serait son frère chéri !…

Charlot a vite rejoint sa sœur. Il passe ses bras autour de son cou, il colle sa bouche à la sienne : « Chérie, chérie, dit-il, tu ne reconnais donc pas Charlot ! » Il pousse un cri soudain, il sent se refroidir les mains et le visage de sa sœur.

On s’empresse. Olivier Le Tardif saisit la petite fille dans ses bras. On se dirige vers la maison. Mais… Perrine ouvre les yeux et, doucement glisse des bras d’Olivier Le Tardif. Elle saisit Charlot farouchement, elle l’embrasse, caresse ses cheveux, rit… pleure !… « Ah… » (elle tressaille)… « qui donc a pris sa main et la baise discrètement ? » Perrine se retourne et aperçoit, agenouillé à ses pieds, le bon Julien qui balbutie : « Mademoiselle Perrine, pardon, pardon. Mais je ne pouvais revenir sans Charlot. Vous le savez bien ! » Perrine se jette dans ses bras.

catherine de cordé, menaçant du doigt la petite fille.

Perrine, Perrine, que va dire notre bon docteur ? C’est trop de larmes et d’émotion. Et puis, c’est l’heure de te reposer. Charlot va te suivre dans ta chambre, tu essaieras de dormir durant une heure au moins.