(Charlot effleure d’une nouvelle caresse la tête blanche du matelot)
Oh ! Julien, Julien, tu ne m’entends donc pas ? c’est Charlot. Regarde-moi !
Non, non, mon enfant, il ne mourra pas. Ne gémis pas ainsi. Vois quels soins lui prodiguent ses compagnons ! Il n’est qu’évanoui.
Mon beau petit monsieur, c’est-il vous qui êtes Charlot ? Ah ! ce que le pauvre vieux qui est là, quasi-mort, vous aime. En a-t-il versé des larmes sur vous ! Encore hier ! Par exemple, il s’afflige la nuit. Le jour, dur à l’ouvrage, il travaille comme quatre et n’ouvre jamais la bouche. Ah !… mon petit homme, patience, il revient à lui !
Julien a un long frémissement. Un peu de sang remonte à ses joues. Il ouvre les yeux. Haletant, Charlot guette son regard. Il glisse insouciant sur tous les assistants. Tout à coup une petite main tourne doucement le visage du matelot. Et… Julien revoit Charlot. Oui, ce sont les yeux de Charlot, ses yeux aimants, fous de joie en ce moment, qui le regardent. En un geste vif, le matelot attire l’enfant sur sa poitrine : « Charlot… toi,… toi,… ! » murmure-t-il. Puis le silence se fait. Personne ne bouge. Des larmes sont dans tous les yeux. Une voix chaude et gra-