Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/253

Cette page a été validée par deux contributeurs.



XXIX

Coïncidences inespérées


Les dispositions testamentaires de Mme Le Jeal avaient déçu le ban et l’arrière-ban des petits-neveux et des petits-cousins. Tous comptaient partager entre eux la fortune de la vieille parente. Cette femme détestable allait au moins faire un geste involontaire de générosité : laisser derrière elle de beaux écus sonnants. Eh bien, non. Voilà qu’un petit neveu que l’on croyait mort depuis trois ans, dont le père avait été chassé du manoir familial, voilà que cet enfant reparaissait, se faisant chérir au point de recueillir, lui et une fantomatique petite sœur nommée Perrine, l’héritage entier. Cela était renversant, vexant au possible. Il fallut néanmoins se rendre à l’évidence et se contenter de legs minimes. On partit furieux, sans un regard vers Charlot que l’on appela avec dédain : l’usurpateur.

L’enfant fut chagriné de cette hostilité. Sa nature généreuse ne pouvait comprendre que l’envie, la jalousie, la mesquinerie du cœur, rongent l’âme à la façon d’un chancre et empêchent l’éclosion du moindre bon sentiment. Il se consola vite. Tant de braves gens l’entouraient. Outre la bon-