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Les aventures de Perrine et de Charlot

prévenir Madame et le petit Monsieur. Vous ferez connaissance.

On fait si bien connaissance que la causerie se prolonge longtemps entre la bonne hôtesse, la femme de l’aubergiste, — un brave cœur ! — et Charlot. L’aubergiste, par un coup discret à la porte, les avertit de l’avance de l’heure. Neuf heures ! Et le café qui attend encore !

La bonne hôtesse se sent toute remontée. Elle a appris des détails intéressants, quelques-uns importants concernant l’avenir de Charlot. D’abord, le vieil Ephrem, l’ancien messager, faisant le service entre Dieppe et les bourgs environnants vit encore. Il pensionne dans un hospice situé à peu de distance de l’auberge.

Puis, la tante Claudine Le Jeal, qui n’est pas non plus disparue de ce monde, est devenue paralytique. On la dit convertie. La femme de l’aubergiste a ajouté en regardant Charlot : « Je crois, petit, que la nouvelle du soi-disant accident survenu à Perrine et à toi, il y a trois ans, a contribué à sa maladie. Elle a décliné depuis cette époque. Car, tu sais, à Offranville comme à Dieppe, on a cru ferme que vous vous étiez noyés. Tu verras, cet après-midi, par les exclamations de stupeur du vieil Ephrem si je ne te dis pas la vérité. C’est égal, ma chère dame, conclut-elle en se tournant de nouveau vers l’hôtesse, je pense qu’il serait dans l’intérêt de l’enfant que vous tentiez une démarche auprès de la vieille tante. Elle est riche et laissera peut-être du bien à l’enfant, si elle a le cœur repentant comme on le dit. » La bonne hôtesse approuve ces paroles, se disant en elle-même : « Allons d’abord chez le prêtre qui assiste Madame Le Jeal. On doit le connaître ici. Il m’aidera de ses lumières. »

L’après-midi est émouvant pour Charlot qui