paraît-il, et à son retour se mit à gambader, à chanter, à rire disant à ses camarades dans je ne sais quelle langue du diable, ces paroles que l’on m’a traduites : « Je l’ai trouvé, le petit, je l’ai trouvé ! Bravo ! Bravo ! »
Bien vrai, il avait retrouvé le petit ? Près d’ici ? Pourquoi, alors, ne l’a-t-il pas ramené avec lui ?
Je ne croyais pas vous intéresser à ce point, patronne. Vous êtes toute pâle.
Occupez-vous moins de ma personne, voulez-vous, mon ami, et plus de votre histoire. Cela vaudra mieux.
Bien, patronne, vous en avez, une façon de dire aux gens leur fait… Mais comme toujours je ne m’offusque de rien, vous le savez !… Mon histoire, patience, tire à sa fin. Le capitaine huron ne voulut rien dire d’abord. Il fallut le menacer pour obtenir de lui un aveu. Voici ce qu’il apprit enfin : Le jeune sauvage habitait une maison qui ressemblait à une église, « si grande, si belle ! » disait-il. Ses maîtres étaient riches, nobles et titrés. Il les aimait de tout son cœur. Il ne voulait pour rien au monde les quitter. On promettait d’ailleurs de l’élever et de le garder contre tout danger. Surtout on lui avait remis, à lui le capitaine, afin d’obtenir son silence, de belles pièces d’or toutes neuves. Il avait consenti à se taire et était revenu joyeux. C’est un peu vrai tout cela, Madame, car mon ami a vu les pièces d’or. Il les a vues, les a comptées. Il y en avait huit, toutes reluisantes.