Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
Les aventures de Perrine et de Charlot

s’embarque le 8 avril, à Dieppe, » se répète encore l’enfant… Et les mots pénètrent en son cœur, où loge un profond désespoir.

Perrine sort enfin de sa cachette. Elle se dirige, un peu confuse, vers le curé. Il l’aperçoit, et sourit afin de l’encourager.

le curé

Bonjour, mon enfant. Venez, approchez sans crainte. Je désirais vous voir.

Il lui caresse la joue, et presse Charlot contre lui. Le petit est accouru dès que sa sœur s’est décidée à paraître. Les deux orphelins sont présentés au récollet qui les regarde avec bonté et permet à Charlot d’examiner le chapelet pendu à son côté.

le curé

Ma petite Perrine, il y a du nouveau pour vous. Notre bon notaire est malade et ne pourra d’ici à deux ou trois semaines faire le voyage de Dieppe. Vous resterez donc encore un peu de temps au milieu de nous. Et même, seriez-vous effrayée, enfant, si la vieille Justine Laigle ne pouvait monter chez vous ces soirs-ci ? Elle s’est établie garde-malade chez le notaire. Dites-le, Perrine, car vous pourriez venir au presbytère ?

perrine

Oh ! M. le curé, je n’ai pas peur, je vous assure. Et je vous remercie.

charlot, vivement.

Perrine n’a jamais peur, M. le curé. Elle dit que maman la protège de là-haut.

le curé

Tout de même, petite fille, réfléchissez ?

perrine, d’un ton volontaire.

M. le curé, Charlot dit vrai. Je n’ai jamais peur.