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Les aventures de Perrine et de Charlot

qu’à la maison de la bonne hôtesse, aux brioches dorées. Il frappera au volet de sa fenêtre. N’habite-t-elle pas la chambre du bas, à droite de l’auberge ?

Aux premières lueurs de l’aube, Charlot est parvenu au terme de sa course. Ses doigts s’accrochent au volet qu’il reconnaît. Il le secoue. On vient. Une figure tendre, encadrée de cheveux blancs se penche à la croisée. C’est la bonne hôtesse. Le cœur de Charlot soudain est inondé de paix. Sauvé ! il est sauvé ! Celle-ci, apercevant l’enfant, pousse un cri qu’elle étouffe aussitôt. Elle tend vivement les deux mains, et Charlot saute à l’intérieur de la chambre. L’espace d’une seconde, tous les deux se considèrent gravement. Puis, Charlot est aux pieds de la vieille dame, haletant, pleurant, et s’exclamant d’une voix entrecoupée : « Oh ! Madame, merci, merci ! » La bonne hôtesse ne bouge pas. Elle le regarde, stupéfaite. Quoi ! le petit sauvage parle le français. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qui serait-il donc ?

Mais compatissante toujours, elle domine son étonnement et relève l’enfant. Elle le presse avec affection contre elle. Elle le conduit vers un large fauteuil, l’y installe, sort vivement et revient un bol fumant à la main.

la bonne hôtesse

Bois, petit, ce lait chaud. Il te remettra. Tes mains sont glacées. Tu trembles. Il ne faut pas être malade, maintenant que te voilà en sûreté. Et tu vas dormir un peu. Quelle nuit tu as dû passer, n’est-ce pas ? Je cours à une messe matinale tandis que tu te reposeras. À mon retour, nous causerons. Tu me diras tout.

Charlot fait signe que oui à maintes reprises.